lundi 15 décembre 2014

Futures élections de mars, sans projet...sans électeurs !?

FUTUR  

Nous allons vers des élections départementales au mois de mars.
Elles permettront d'élire les conseillers "nouvelle génération" qui siégeront dans les départements refondus dans la réforme territoriale. Se présentant en binôme, un homme, une femme, ils auront pour enceinte une assemblée aux compétences et aux contours encore mal définis à l'heure où ces lignes sont écrites. C'est bien là le paradoxe.
Quel va être le projet? Quel programme afficher quand on ne sait pas exactement les outils dont on dispose? On touche là au point ultime de la faillite démocratique.Quelques partis politiques, de plus en plus isolés des électeurs, préparent dans leurs états-majors une stratégie qui ne résonne plus pour personne. Quelques individus, le regard tourné vers le poste à pouvoir, mettent toute leur énergie à être désignés et, convaincus d'être la représentation démocratique, s'apprêtent à en découdre dans une joute qui n'intéresse plus grand nombre. Les scores récents d'une élection partielle, confirmant une tendance forte depuis de nombreuses années à la désertion des urnes, nous encourage à la réflexion.

Comment peut-on continuer ainsi?
Un corpus politique inaudible, une absence de valeurs et de repères qui en déboussole plus d'un, une abstention record, une image dévastée de la fonction élective, aucune remise en question, la culpabilisation des électeurs toujours jugés comme fautifs, et la liste pourrait être longue... Le profond sentiment qu'il n'y a plus d'espérance, plus d'enthousiasme à partager habite le plus grand nombre. Englués dans un quotidien de plus en plus difficile, les gens ne font plus beaucoup d'effort pour aller voter, convaincus qu'ils n'ont plus de prise sur les événements, quel que soit leur penchant. L'acceptation d'une société du profit et ses logiques ultra-libérales a emporté dans sa bourrasque dévastatrice les principaux partis.
Quelques-uns résistent et connaissent des fortunes diverses. Seul le FN attire un électorat de plus en plus désabusé et curieux de donner ses voix à un parti diabolisé et qui, du coup, est à défendre. Mais tous ceux qui veulent faire entendre une voix différente n'ont que très peu d'écho, comme c'est le cas au PG. Des initiatives existent, plutôt intéressantes, comme celle de "Nouvelle donne", mais pour des résultats insignifiants en nombre d'électeurs. Et si justement, l'erreur était là: vouloir à tout prix continuer d'essayer de prendre sa place dans un système électoral tronqué et manipulé. 

Ne vaudrait-il pas mieux utiliser sa force et ses réseaux à la remise en cause d'un système à bout de souffle, où le mot démocratique n'est plus qu'un habillage.  Ne serait-il pas plus porteur de constituer des mouvements citoyens interpellant, posant les vraies questions, se rajoutant aux associations qui sont déjà actives concernant les projets discutables  ou les territoires à défendre?
Avec, comme marqueur politique, la dénonciation de la mascarade dans laquelle nous sommes tombés et l'appel à une refonte citoyenne de la République, marquée par une Constituante redéfinissant la totalité des règles du jeu démocratique: mandats, démocratie partagée, statut de l'élu...

Des futures régions élaborées sans l'avis des populations aux appels à la croissance, donc à toujours plus de consommation, notre champ politique est dans l'impasse.
Chacun peut juger de l'importance de ses actes. En ce moment, un front du refus s'avère nécessaire pour peser sur un futur de plus en plus inquiétant. C'est là que doit se situer notre curseur en apportant à chacun les clés de lecture nécessaires pour comprendre ce théâtre d'ombres qui impacte notre vie quotidienne.
René Burle, président d'AVEC15, mouvement citoyen

12 décembre 2014
avec15@laposte.net


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