mercredi 26 février 2014

Engagements citoyens des candidats ?



à Mmes, Mrs les candidats aux élections municipales sur les communes* de la CABA,

Considérant que les citoyens n'ont aucune prise réelle sur la marche des affaires publiques une fois l'élection passée, qu'il faut remettre le suffrage universel à l'endroit, en reconnaissant que la souveraineté appartient au peuple, les élus n'étant que ses mandataires, que cette souveraineté doit permettre aux citoyens d'exercer un contrôle populaire et que, dès lors, les élus ne sauraient s'isoler pendant six ans pour exercer un pouvoir sans partage, que le pouvoir ne peut s'exercer que s'il émane du suffrage universel direct, raison pour laquelle nous contestons celui de la CABA. 

Nous vous proposons de prendre en compte ces engagements citoyens destinés à favoriser le bon fonctionnement de la vie démocratique locale:

1/ Mise en place de "groupes de travail" associant élus et personnes ou structures compétentes pour que des idées émergent du "vivier" citoyen enrichissant ainsi la réflexion des élus qui feront ensuite leurs choix.
Ces groupes de travail pourront fonctionner par projets ou par thèmes.

2/ Cellules de réflexion élargies concernant les enjeux futurs de notre territoire.

3/ Refondation complète des comités de quartiers afin qu'ils deviennent de véritables lieux de partage et de débats avec une coprésidence d'élu et de citoyen. (pour Aurillac)

4/ Comptes-rendus de mandats réguliers ( au moins tous les ans ) avec prises de paroles et échanges avec la population.

5/ Conseils municipaux permettant la prise de parole préparée et annoncée des citoyens.

Ces quelques propositions nous apparaissent minimales et donneront à votre mandat une autre dimension. Nous pensons que ces engagements seraient les premiers pas vers une démarche démocratique apaisée.

Ils ne remettront pas en cause votre légitimité d'élus municipaux, mais la renforceront.
*de plus de 1000 habitants
Le 25 février 2014

lundi 17 février 2014

Un prochain vote CABAlistique

Un prochain vote CABAlistique !
On cause un peu d’élections municipales; mais qui parle des élections communautaires ?
Et pourtant!  Le seul bulletin de vote qui sera déposé dans l’urne les 23 et 30 mars, entre autres  par quelques jeunes non abstentionnistes contribuera à l’élection de nos conseillers municipaux, mais pas que. L’a voté va flécher en même temps parmi ces nouveaux élus, de nouveaux conseillers communautaires qui cumuleront ainsi deux sièges labellisés dans notre piètre démocratie représentative*. Pour certains d’entre eux 3, 4 sièges ou plus.  Ceux-ci  resteront ou seront en même temps conseillers généraux, régionaux, député et/ou sénateur, au moins jusqu’au 31 décembre 2016. Tout en continuant parfois d’exercer à temps partiel une profession, ils seront même désignés présidents d’une association financée par leurs collectivités. Des surhommes quoi, rarement des « sur femmes », progéniture et tâches ménagères obligent !
Autre prisme de vision, mais chut, le nouveau subterfuge démocratique français permet donc à la fois de désigner nos représentants à la communauté d’agglomération* (ici  la CABA), laquelle voit ses compétences renforcées au fil des années, au détriment de la commune, fut-elle nommée Aurillac. Exemple en matière d’urbanisme la prochaine loi ALUR  (Accès au Logement et Urbanisme Rénové). Les budgets par habitant, comparés de la ville d’Aurillac et de la CABA sont du même ordre, autour de 1500 euros. Mais la part investissement dépasse 600 € à la CABA, confinée à un peu plus de 430€ pour la ville. Les grands projets et décisions sont déjà et seront dévolues de plus en plus à notre chère collectivité CABA…listique.
Son futur président, déjà pressenti et auto-désigné via la pression exercée sur le PS local, ne sera pas une surprise… Mais qui l’a vraiment entendu ou vu faire campagne. Caché, comme presque anonyme dans une liste aurillacoise ;   attendons-nous à le voir ressortir du bois. Pour reprendre, la plus haute chaire du bassin aurillacois, intronisé qu’il sera par une majorité de conseillers communautaires, déjà vissés à leur précédent siège et parfois pétrifiés par  sa redoutable personnalité.

L P-J , le 16/02/14


*Voir article sur la territorialité : « Non bis in idem . Un seul vote ne peut faire deux élections» de Michel Rocagel

jeudi 13 février 2014

AVEC: Société Civile et citoyenneté ?

AVEC: Société Civile et citoyenneté ?: ESQUISSE D'ECRITS SUR SOCIETE CIVILE ET CITOYENNETE On assiste depuis plusieurs années à l'émergence de mouvements citoyens hor...

Société Civile et citoyenneté ?

ESQUISSE D'ECRITS SUR SOCIETE CIVILE ET CITOYENNETE

On assiste depuis plusieurs années à l'émergence de mouvements citoyens hors des partis et organisations traditionnelles. Ces initiatives nous montrent à l'évidence qu'un fil est rompu entre la représentation élective et les attentes des gens. Le sentiment confus que "rien ne va changer" quel que soit le vote se nourrit de l'impuissance affichée par les acteurs politiques face aux puissances de l'argent et du dédain et de la distance affichés par ceux qui accèdent aux fonctions.  S'y rajoutent bien sûr, les "affaires" et les arrangements entre amis...
La façon dont, par exemple, la classe politique nous abreuve de discours compliqués et peu perceptibles, comme s'il fallait faire des années d'études spécialisées, pour accéder aux connaissances minimales pour s'exprimer, est révélateur. Cette attitude renforce les discours faciles et simplificateurs du Front National considérant que tous appartiennent à la même famille qu'ils ont, fort habilement, intitulé "l'UMPS".

Il est à noter que le principal danger de cette désaffection réside dans le taux de plus en plus fort d'abstention qui va certainement atteindre des profondeurs abyssales lors des futurs scrutins. Le rôle des mouvements citoyens dont la caractéristique est de défendre l'intérêt général, dont Rousseau disait qu'il allait au-delà de l'addition des intérêts particuliers, est essentiel aujourd'hui. La dérive vers laquelle nous allons, le peu d'intérêt pour la culture politique, l'aliénation   par le système média, créent les chemins de la rupture et la tentation d'aller vers les discours faciles.

Nous sommes en capacité, dans les mouvements citoyens, comme AVEC,  d'accueillir tous ceux qui ont encore envie de s'exprimer, qui cherchent des lieux de partage, et qui veulent proposer des alternatives. Sans cela, reste l'individualisme ou pire, l'absence d'horizon qui pousse au désespoir. Il faut insister auprès des politiques sur le rôle salvateur qu'est le nôtre. Et instaurer un rapport de force, le seul qui les fasse "bouger". Mais ce ne doit pas être un rôle d'appoint pour servir une classe dirigeante dont on sent bien qu'elle sert d'abord ses propres intérêts.

Faisant le même constat que nous, les partis politiques ont récupéré, à l'occasion des municipales, le thème de la société civile, ce corps social diffus qui regroupe syndicats, ONG...
Affichant un esprit d'ouverture trompeur, les têtes de liste des partis traditionnels se gargarisent de la présence à leurs côtés de ces hommes et de ces femmes. Ils nous expliquent qu'ils sont la garantie d'une équipe élargie et en capacité de répondre aux préoccupations des uns et des autres sans esprit partisan. Nous savons tous que c'est un leurre. Les personnes pressenties, aux mieux se taisent, au pire, se comportent en courtisans.

La "municipalité" se résume à un pré carré composé du Maire, d'un ou de quelques adjoints, et d'un ou deux fonctionnaires.  Il est donc illusoire de penser qu'un "société civile" a une quelconque importance dans le jeu. La représentation en politique est révélatrice: dans les communes de plus de 2500 habitants, plus de 60% des maires sont des cadres ou des intellectuels et 0,8% des ouvriers alors que la représentation des premiers dans la population est de 15,6% et celle des seconds 23,6%  Cette sélectivité sociale est génératrice de dangers.

Pour contrecarrer ceux-ci, les citoyens doivent s'organiser en mouvements actifs, force de propositions et en capacité d'agir si les conditions s'y prêtent. Les derniers événements en Grèce, les nouvelles organisations en Islande, les mouvements coopératifs en Amérique Latine sont autant d'exemples que tout n'est pas perdu. La multiplication en France des mouvements citoyens dans lesquels il faut trier ceux qui sont pilotés par les partis politiques traditionnels, est également un sujet d'espérance. Essayer de créer des liens entre ces mouvements citoyens est un vrai défi. Mais, parfois, en politique, le courage devient contagieux.

RB président d’AVEC, le 25/01/2013

dimanche 2 février 2014

DIGRESSIONS sur la CITOYENNETE

DIGRESSIONS SUR LA CITOYENNETE
La période électorale des municipales, dernière élection de proximité, est un déclencheur d'initiatives et de paroles. Apparaissent par-ci, par là des prises de positions, des analyses critiques, des dénonciations du système... Chacun y va de son questionnaire aux élus, de son interpellation, de son exigence pour une démocratie plus partagée... Internet favorise cette effervescence. Que l'on soit structuré ou pas, à plusieurs ou isolé, nombreux ou en petit nombre, tout devient possible en terme d'expressions. L'essentiel est d'exister et de prendre la parole. Ensuite, l'on mesure, à l'aune du temps qui passe, la solidité des démarches ainsi que leur pérennité. Le thème citoyen est au cœur de toutes ces démarches, tellement le fossé s'est élargi entre nos représentants et la plupart des gens.

A l'échelle nationale, des mouvements citoyens se constituent un peu partout, reflétant la crise de confiance. Il nous faut considérer ceux qui sont plutôt spontanés, ceux qui ont mûri, ceux qui surgissent à l'occasion d'un évènement, mais qui ont tous une essence citoyenne, et que l'on ne peut qu'approuver. Il nous faut nous méfier des "faux-amis", c'est-à-dire les mouvements cooptés par les appareils politiques pour élargir leur propre audience, sans remettre en question quoi que ce soit.

Notre tâche, en tant qu'AVEC, est d'être crédible et de durer.
Marquer les esprits certes, mais plus par la pertinence et le sérieux de nos propos que par des effets spectaculaires. Il y aura une vie après les municipales, et c'est dans cette action quotidienne qu'il faudra se situer.
En capacité d'évaluer les politiques publiques sur le bassin d'Aurillac et de faire savoir lorsqu'elles nous paraissent prendre une pente dangereuse.
En capacité aussi de faire des propositions crédibles et applicables, même si nous serons intransigeants sur le manquement à la parole donnée.
Et puis, ce qui nous caractérise, c'est aussi cette volonté de travailler avec la même énergie, avec tous ceux que nous rencontrons aujourd'hui, au-delà de la période brûlante des élections.

Nous verrons bien si l'engouement sera identique chez les uns ou les autres, une fois l'élection passée. C'est assez remarquable de constater qu'alors que nous faisons de fortes critiques au système électoral dans son ensemble, la plupart des acteurs se mobilisent prioritairement dans cette période, comme si les choses pouvaient bouger à ce moment-là.

La réalité est autre. Seuls l'abstention et le vote blanc ou nul en grand nombre conjugué à une vraie proposition construite comme "Pour une Constituante" pourront un jour désarçonner "l'establishment" politique. L'évaluation de l'efficacité en politique est un bon curseur. Ce doit être le nôtre en permanence. 

René Burle 31 janvier 2014