vendredi 28 mars 2014

Entre deux tours...municipaux

TENTATIVE D'ANALYSE POLITIQUE DES ENJEUX ACTUELS


LE NATIONAL
Point n'est besoin d'attendre le 2ème tour pour faire quelques analyses sur la situation politique dans notre pays.
Les rendez-vous électoraux ont ceci de particulier: ils "révèlent" aux médias ce que tout le monde peut constater tous les jours: la faillite de la démocratie.
La "classe" politique traditionnelle ne représente plus une "offre" attirante pour beaucoup de citoyens.
Et pourtant, il s'agit là de la dernière élection de proximité; les municipales, qui, à priori, concernent les gens au quotidien.
Si l'on rajoute à l'abstention, les votes blancs et nuls ( jamais comptabilisés, ce qui est un comble, quand on culpabilise ceux qui ne vont pas voter, il faudrait au moins intégrer dans les calculs ceux qui montrent leur civisme et leur désarroi ) et tous ceux qui ne sont pas inscrits, on est objectivement face à un très gros souci de prise en compte de l'opinion.
Les pourcentages des uns et des autres assénés par les médias les dimanches soirs d'élections seraient à recalculer à l'aune de tous ces paramètres.
L'autre élément peu commenté est celui de la proportion de plus en plus faible de votants jeunes. Alors que les personnes âgées se déplacent toujours en assez grand nombre, les jeunes, majoritairement, désertent les bureaux de vote. Pour faire vite, on pourrait dire que le vote démocratique est "confisqué" par la catégorie d'électeurs les plus âgés.
Le Front National, ayant appris des leçons précédentes, en particulier sur l'importance d'être présent localement, engrange des scores  de plus en plus importants et, surtout, de plus en plus pérennes. On ne peut plus parler d'un phénomène à la marge. Le FN est là et bien là, soutenu par beaucoup d'électeurs dont on sait tous, qu'à part une minorité, ils sont loin d'être des "excités d'extrême droite"
Ce parti sera appelé à gouverner des villes et, plus tard, d'autres niveaux de décision; c'est ainsi. Il est une des représentations de la faillite de l'UMPS, comme lui-même l'a nommé. Mais en profondeur, il faut s'interroger sur beaucoup d'éléments, comme la remise en question de l'Euro que "la gauche" a déserté et qui interpelle beaucoup de gens au quotidien.
L'on est obligés de constater que le FN fait un bond en avant alors que le Front de Gauche, divisé pour ces élections est dans l'impasse, puisque ses seuls scores peuvent être calculés quand le Parti de Gauche est présent. En tout cas, même si "comparaison n'est pas raison", le souffle de la "vraie gauche" manque singulièrement dans ce scrutin.
Le PS est devenu la 2è droite, nous le savons bien. Incapable d'affronter "la finance" comme cela avait été dit pendant la campagne présidentielle, intégrant le pacte européen sans sourciller et appelant de ses vœux le futur traité transatlantique entre Europe et USA qui va sceller pour longtemps les pires accords ultra-libéraux, ce parti se défait jour après jour de ses valeurs de gauche et nous emmène, doucement mais sûrement, vers un scénario à l'américaine entre "démocrates" et "républicains"
EELV interpelle aussi dans ses alliances de plus en plus tournées vers le renforcement de son nombre d'élus, comme c'est le cas à Nantes, même si par ailleurs, on constate des scores plutôt à la hausse.
Et c'est vrai que l'interrogation reste vive. Dans ce schéma, où les partis reçoivent des soutiens financiers de l'Etat, où les "groupes politiques" à l'Assemblée ou au Sénat sont décisifs pour la survie du parti, tout est lié aux places que l'on obtient et aux élus que l'on comptabilise.
Les logiques d'appareils ne sont pas toujours celles de l'intérêt commun et s'éloignent parfois des idées que l'on défend.
Rajoutons que la "porosité" entre FN et UMP, depuis la stratégie "Sarkozy-Buisson" n'a rien arrangé et que, du coup, le "Front Républicain" n'a plus beaucoup de sens, ni même d'opportunité.
Tout devient possible en termes d'alliances improbables, et les personnalités locales permettent tous les arrangements, comme celui entre le Parti Radical de Gauche et J-Cl. Gaudin à Marseille.
Autre considération, et pas des moindres, occultée pendant cette élection: les travaux sur la réforme territoriale et le "tropisme" vers les métropoles qui va priver beaucoup de collectivités des moyens nécessaires à un fonctionnement cohérent. Il est frappant de constater que l'avenir des plus petites communes, sans moyens, "noyées" dans une intercommunalité pas toujours souhaitée n'ait fait l'objet d'aucun débat pendant cette campagne. A se demander sur quels ressorts se font certaines candidatures et s'il y a véritablement conscience des difficultés à venir?
Une partie de la réponse est donnée par l'absence de candidats ou les listes sans opposition de plus en plus fréquentes.
Le malaise est immense, les problèmes de fond rarement abordés.
Qu'en est-il de l'écologie au quotidien, sans parler des grandes questions de la planète.
Que fait-on pour la Culture, enjeu majeur de ce temps, alors que les derniers budgets se concentrent sur les routes et les ronds-points?
Le fossé qui se creuse entre pauvreté et richesse et qui porte en germe des ferments de révolte.
Comment répondre aux enjeux de l'emploi si l'économie n'est pas relocalisée alors que tout se "mondialise"?
La question d'un revenu minimal et universel, la nationalisation des banques, la "personnalisation" en politique au détriment du débat d'idées, sont des enjeux essentiels, jamais traités au niveau où il le faudrait dans les médias les plus fréquentés; lesquels sont dans une entreprise d'aliénation, si bien décortiquée par Bourdieu et Deleuze.
Bien sûr, ces thèmes sont à aborder au niveau national, mais l'impact est tellement fort qu'aucune joute électorale ne peut s'en exonérer, puisqu'on le sait bien, tout est lié.
La débâcle s'annonce avec des élections européennes et cantonales sur lesquelles on peut parier des abstentions record.
Que nous annonce-t-on en réponse? Un changement de Premier Ministre, un remaniement?
Aucune remise en cause d'une politique à genoux devant les puissances de l'argent.
Les gens ont perdu confiance, ils ont perdu l'espoir d'une vie meilleure et se réfugient dans la "débrouille" et l'individualisme. Bien sûr, cela doit être nuancé par l'engagement militant dans les associations, de pas mal d'acteurs. Mais ceux-ci sentent bien que leur "essai ne sera pas transformé" par le jeu électoral.
La "vraie gauche" peine à s'harmoniser et ne représente pas à ce jour de véritable force alternative.
Alors, que reste-t-il?

LA CITOYENNETE ACTIVE
On l'a dit et redit. Il faut remettre la démocratie à l'endroit.
Redonner à la citoyenneté organisée le contrôle de la vie démocratique avec des délégués dans l'obligation d'échanger et de débattre en permanence.
La classe politique ne se sabordera jamais. Elle ne permettra jamais cela. C'est à la citoyenneté de l'obtenir par le rapport de forces, les propositions constructives et réalistes.
La Constituante, plutôt que la nouvelle Constitution. Voilà un beau sujet.
La première sera l'émanation du peuple et de ses délégués. La seconde sera un "calmant" proposé par "l'establishment" pour apaiser la douleur d'une population désemparée.
Là, à nouveau, ne nous laissons pas piéger.
La question se pose de nos actions quotidiennes pour faire bouger les lignes.
La première de nos démarches devrait être de travailler à une harmonie et une synergie des forces progressistes, c'est ce que nous allons faire dans l'atelier politique d'AVEC pour essayer de faire en sorte que chaque sensibilité apprenne à mieux se connaître, travaille ensemble, oublie les problèmes de personnes et se fixe des objectifs communs.
Il faut aussi interpeller les exécutifs dans leur quotidien pour donner plus d'importance et plus de place à la démocratie partagée.
Même si c'est insuffisant, ce seront les première graines semées à l'échelon local.
Surtout, garder la même énergie en dehors des périodes électorales. Il est frappant, je l'ai déjà dit, de constater combien la période électorale est riche d'initiatives et de prises de paroles par ceux-là mêmes qui critiquent le système électoral.
Nous n'échappons pas à cette critique, mais pour "marcher sur nos 2 jambes", il faut avoir le même degré d'investissement dans l'action dès la prise de fonction des nouvelles équipes.
Nous aurons un rôle de veille et de de propositions. Notre critique devra être sans concessions quand les projets ou les actes nous paraîtront aller dans le mauvais sens.
Faire émerger une force citoyenne nationale parait aujourd'hui un objectif difficile à atteindre.
Il faut pourtant s'y employer et étoffer les réseaux qui se constituent pour lancer les premières assises nationales à Aurillac.
L'inquiétude est que nous sommes dans une période où les "politiques" qui prennent les décisions n'ont plus la main. Ils sont de moins en moins crédibles. Le fait qu'ils risquent de reculer sur des décisions courageuses à prendre peut engendrer un contexte révolutionnaire.
Dont, par définition, il est impossible de connaître le scénario.

AURILLAC
La leçon de cette élection est que, tel que nous l'avons toujours dit et souhaité, si un rassemblement de la "vraie gauche" avait été possible, d'assez beaux scores auraient pu être obtenus. Mais on ne refait pas l'histoire.
Les scores obtenus par les uns et les autres doivent être, là aussi, relus en rapport avec l'abstention, les votes blancs et nuls, les non inscrits.
Sur 28000 habitants à Aurillac, et 18000 inscrits, P. Mathonier gagne avec 5000 voix ( chiffres arrondis )
De quoi relativiser et ne pas tomber dans l'euphorie pour ceux qui apprécient cette victoire!
Aurillac reste à part dans ce département, plutôt ancré à droite, avec son festival, ses gens de culture, ses jeunes en "décroissance"
C'est donc à la mairie nouvelle, mais que l'on connaît bien, de montrer ses capacités à agir au plus près des préoccupations citoyennes.
Laissons l'équipe s'installer et essayons d'apporter notre pierre en termes d'idées et de projets. Gardons notre esprit de veille et de critique, mais abordons les choses dans l'ordre.
Sur la proximité, la solidarité, nous pouvons apporter un plus.
Et surtout, imposons-nous, avec d'autres, dans le jeu démocratique au quotidien.

Travailler sur la durée à une force alternative d'envergure en rassemblant tous ceux qui s'y retrouvent est aussi dans notre rôle de mouvement citoyen.

Le président d'AVEC, R.B.  27 mars 2014

mercredi 19 mars 2014

Attente de réponse des candidats aux engagements citoyens

Engagements des candidats à une démocratie partagée?

AVEC, mouvement citoyen a envoyé à l'ensemble des candidats des communes de plus de 1000 habitants de la CABA, une demande d'engagements citoyens.

Ce courrier, plutôt mesuré, avait pour but de proposer aux futurs élus une démarche et une posture différentes. L'engagement à associer les citoyens au débat public, à informer régulièrement de la gestion communale, ou à travailler de façon ouverte sur des sujets d'avenir nous paraissait du domaine du réalisable.

Force est de constater qu'aujourd'hui, un seul candidat a daigné répondre à ce courrier.
Quelques-uns d'entre eux, peu nombreux, nous ont fait part oralement de leur intérêt pour ces questions, sans plus.

Comme si une démocratie partagée était impossible à mettre en marche. C'est édifiant: concentrés sur des objectifs électoraux, ne voyant pas venir une abstention record qui porte en germe les pires risques, les élus de demain ressembleront à ceux d'hier. Figés dans leurs certitudes, inaptes aux débats et considérant les citoyens comme une simple addition de voix. La crise de confiance est profonde. 
Cette attitude arrogante n'arrangera rien et nous motive encore plus pour construire un rapport différent à la politique afin que les citoyens en soient, enfin, les principaux acteurs.

le bureau d'AVEC,
le 19 mars

mercredi 12 mars 2014

Un début de campagne pathétique, côté M. Moins

AVEC trouve pathétique le premier document distribué par la liste Moins, soutenue par l'UMP, mélangeant les niveaux de décisions. Il donne tous les torts à la municipalité sortante, comme si sa responsabilité était pleine et entière dans la perte d'habitants et les fermetures d'entreprises.
AVEC dénonce le jeu bien connu de la politique politicienne qui ne trompe plus personne.
Ces mêmes reproches sont formulés ailleurs à des équipes sortantes de la même famille politique que M. Moins.

AVEC aurait aimé que le débat se situe sur une véritable alternative, une pratique différente et un respect citoyen. Les propositions de l'opposition de droite manquent singulièrement de crédibilité.

Pas un mot sur le cumul des mandats, pas un mot sur les logiques de profit qui sont à la base des nombreux emplois qui disparaissent, pas
une ligne sur l'écologie, pas même un petit couplet sur l'intercommunalité, aucune réflexion prospective, pas même un mot, une allusion à la culture où Aurillac a montré ses capacités.


AVEC sent bien que cette équipe n'a qu'une ambition: s'installer en mairie sans rien changer au fond.

René Burle, fin février

mardi 11 mars 2014

Lettre à ma cousine... Chère Alexandrine,

Lettre à ma cousine.                                         à Aurillac, le 12 mars 2014

Chère Alexandrine,

Les listes de candidats aux prochaines élections locales affichent des formules adaptées aux  programmes qu’elles proposent.

Je me suis amusé à examiner ces appels  ramassés en quelques mots, destinés à frapper l’imagination des électeurs. Et te propose, chère Cousine, une courte synthèse de  mes  observations.

Elles n'ont rien d'insolite, elles côtoient parfois la banalité mais illustrent, cependant, la réalité de nos terroirs. Tu seras déçue si tu t'attends à un déploiement de bannières des partis traditionnels. La vie locale alimente, le plus souvent, les objectifs convoités.  Et, le nombre élevé des postulants prouve une conscience civique mobilisée dans un grand nombre de collectivités.

Si nos compatriotes semblent rejeter les partis, ils demeurent attentifs à la vie quotidienne de leur commune. C'est encourageant.

Dans leur motivation affirmée, les candidats se distinguent en  deux catégories fondamentales.

Ceux qui détiennent déjà le pouvoir municipal et ceux qui désirent le prendre.

Pour les premiers les formules choisies tendent à conforter l'image urbaine ou à exhiber leur lyrisme:
“Grignac, c'est notre ville”, “Poncel, passionnément”,
«Ydes, force et passion», «Saint-Cernin, en marche»,

d'autres invitent à la poursuite des actions entreprises:
“Mauriac, continuons ensemble”,
“Toujours ensemble pour Murat ”,
«Massiac, union et continuité»

Les candidats qui prétendent investir le pouvoir municipal utilisent des registres plus offensifs:
“Ensemble autrement”,
“Ensemble, changeons de cap”,
«Union pour agir dans la transparence,
«Renouveau démocratique,
«L'essentiel, c'est vous,
«Un nouvel élan pour Saint-Simon,
«Un nouveau souffle pour Naucelles»,

certains  postulants cartonnent plus fort:
“Pour une démocratie directe retrouvée”,
“Beauciel, à gauche toute ! “

Je relève, enfin, dans la cité géraldienne, la fulgurance inspirée de  VIVANTES riche de symboles et d'espoir.

Toutes ces énergies déployées pour conserver ou ravir le pouvoir municipal sembleraient méritoires si nous n'étions pas dans une situation de faux semblant.

Car, dès lors que les communes se privent de leurs capacités de plein exercice en déléguant leurs compétences à des instances sans légitimité populaire, les proclamations des candidats portent un soupçon de duperie.

Si le citoyen, électeur floué, veut exprimer sa part de souveraineté, il veillera aux agissements de ses mandataires et favorisera les actions propices à un fonctionnement démocratique des institutions locales.

Comme je te l'ai déjà dit, il devra, aussi, s'interroger sur l'opportunité de réorganiser les territoires pour créer des collectivités nouvelles capables d'administrer, convenablement, leur population et de gérer, elles-mêmes, leurs activités publiques.

Au delà des appels de campagne et d'une élection biseautée, les réformes fondamentales relatives à la gouvernance locale s'imposeront inévitablement.

Si les politiques persistent dans leur inertie, les citoyens bougeront !.

Chère Cousine, je te dis mon attachement républicain.

                                             

                                              ton cousin, Emile 

vendredi 7 mars 2014

Regard citoyen 5



Il fut un temps où  les représentants de l’État exerçaient une tutelle rigoureuse sur toutes les affaires locales.

Communes et départements devaient obtenir l'agrément préfectoral pour gérer leurs affaires et cette servitude devenait, de plus en plus, pénible à supporter.

C'est alors que les élus du peuple engagèrent une lutte opiniâtre pour abolir ce pouvoir jacobin afin que soient  reconnus les droits et libertés des collectivités territoriales.

La décentralisation  devint  une réalité, en 1982.

Désormais, communes, départements et régions avaient la capacité de s’administrer librement.

Mais au fil des réformes, l'exercice de ce pouvoir local fut confisqué par les représentants des partis au détriment des citoyens.

Aujourd'hui, les professionnels de la politique, adeptes du cumul des fonctions, constituent une nouvelle féodalité jalouse de ses avantages et maîtresse du destin de nos collectivités.

Il est temps de dénoncer ces privilèges claniques, de bannir ces partis sclérosés, pour promouvoir un pouvoir local maîtrisé par les   citoyens.

Il est temps de rétablir l'exercice de la souveraineté populaire.

VIVANTES” va dans ce sens, c'est heureux.

À Aurillac, le 7 mars 2014,
Michel Rocagel