Lettre à ma cousine. à Aurillac, le 12 mars
2014
Chère Alexandrine,
Les listes de candidats aux prochaines élections
locales affichent des formules adaptées aux
programmes qu’elles proposent.
Je me suis amusé à examiner ces
appels ramassés en quelques mots, destinés
à frapper l’imagination des électeurs.
Et te propose, chère Cousine, une courte synthèse de mes observations.
Elles n'ont rien d'insolite, elles
côtoient parfois la banalité mais illustrent, cependant, la réalité de nos
terroirs. Tu seras déçue si tu t'attends à un déploiement de bannières des
partis traditionnels. La vie locale alimente, le plus souvent, les objectifs
convoités. Et, le nombre élevé des
postulants prouve une conscience civique mobilisée dans un grand nombre de
collectivités.
Si nos compatriotes semblent rejeter les
partis, ils demeurent attentifs à la vie quotidienne de leur commune. C'est encourageant.
Dans leur motivation affirmée, les
candidats se distinguent en deux catégories
fondamentales.
Ceux qui détiennent déjà le pouvoir
municipal et ceux qui désirent le prendre.
Pour les premiers les formules choisies
tendent à conforter l'image urbaine ou à exhiber leur lyrisme:
“Grignac, c'est notre ville”, “Poncel,
passionnément”,
«Ydes, force et passion», «Saint-Cernin, en marche»,
d'autres invitent à la poursuite des
actions entreprises:
“Mauriac, continuons ensemble”,
“Toujours ensemble pour Murat ”,
«Massiac, union et continuité»
Les candidats qui prétendent investir le
pouvoir municipal utilisent des registres plus offensifs:
“Ensemble autrement”,
“Ensemble, changeons de cap”,
«Union pour agir dans la transparence”,
«Renouveau démocratique”,
«L'essentiel, c'est vous”,
«Un nouvel élan pour Saint-Simon”,
«Un nouveau souffle pour Naucelles»,
certains postulants cartonnent plus fort:
“Pour une démocratie directe retrouvée”,
“Beauciel, à gauche toute ! “
Je relève, enfin, dans la cité géraldienne, la
fulgurance inspirée
de VIVANTES” riche de symboles et
d'espoir.
Toutes ces énergies déployées pour
conserver ou ravir le pouvoir municipal sembleraient méritoires si nous n'étions
pas dans une situation de faux semblant.
Car, dès lors que les communes se
privent de leurs capacités de plein exercice en déléguant leurs compétences à des instances sans légitimité populaire,
les proclamations des candidats portent un soupçon de duperie.
Si le citoyen, électeur floué, veut
exprimer sa part de souveraineté, il veillera aux agissements de ses
mandataires et favorisera les actions propices à un fonctionnement démocratique
des institutions locales.
Comme je te l'ai déjà dit, il devra, aussi,
s'interroger sur l'opportunité de réorganiser les territoires pour créer des
collectivités nouvelles capables d'administrer, convenablement, leur population
et de gérer, elles-mêmes, leurs activités publiques.
Au delà des appels de campagne et d'une élection
biseautée, les
réformes fondamentales relatives à la gouvernance locale s'imposeront inévitablement.
Si les politiques persistent dans leur
inertie, les citoyens bougeront !.
Chère Cousine, je te dis mon attachement
républicain.
ton cousin, Emile
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