mardi 11 mars 2014

Lettre à ma cousine... Chère Alexandrine,

Lettre à ma cousine.                                         à Aurillac, le 12 mars 2014

Chère Alexandrine,

Les listes de candidats aux prochaines élections locales affichent des formules adaptées aux  programmes qu’elles proposent.

Je me suis amusé à examiner ces appels  ramassés en quelques mots, destinés à frapper l’imagination des électeurs. Et te propose, chère Cousine, une courte synthèse de  mes  observations.

Elles n'ont rien d'insolite, elles côtoient parfois la banalité mais illustrent, cependant, la réalité de nos terroirs. Tu seras déçue si tu t'attends à un déploiement de bannières des partis traditionnels. La vie locale alimente, le plus souvent, les objectifs convoités.  Et, le nombre élevé des postulants prouve une conscience civique mobilisée dans un grand nombre de collectivités.

Si nos compatriotes semblent rejeter les partis, ils demeurent attentifs à la vie quotidienne de leur commune. C'est encourageant.

Dans leur motivation affirmée, les candidats se distinguent en  deux catégories fondamentales.

Ceux qui détiennent déjà le pouvoir municipal et ceux qui désirent le prendre.

Pour les premiers les formules choisies tendent à conforter l'image urbaine ou à exhiber leur lyrisme:
“Grignac, c'est notre ville”, “Poncel, passionnément”,
«Ydes, force et passion», «Saint-Cernin, en marche»,

d'autres invitent à la poursuite des actions entreprises:
“Mauriac, continuons ensemble”,
“Toujours ensemble pour Murat ”,
«Massiac, union et continuité»

Les candidats qui prétendent investir le pouvoir municipal utilisent des registres plus offensifs:
“Ensemble autrement”,
“Ensemble, changeons de cap”,
«Union pour agir dans la transparence,
«Renouveau démocratique,
«L'essentiel, c'est vous,
«Un nouvel élan pour Saint-Simon,
«Un nouveau souffle pour Naucelles»,

certains  postulants cartonnent plus fort:
“Pour une démocratie directe retrouvée”,
“Beauciel, à gauche toute ! “

Je relève, enfin, dans la cité géraldienne, la fulgurance inspirée de  VIVANTES riche de symboles et d'espoir.

Toutes ces énergies déployées pour conserver ou ravir le pouvoir municipal sembleraient méritoires si nous n'étions pas dans une situation de faux semblant.

Car, dès lors que les communes se privent de leurs capacités de plein exercice en déléguant leurs compétences à des instances sans légitimité populaire, les proclamations des candidats portent un soupçon de duperie.

Si le citoyen, électeur floué, veut exprimer sa part de souveraineté, il veillera aux agissements de ses mandataires et favorisera les actions propices à un fonctionnement démocratique des institutions locales.

Comme je te l'ai déjà dit, il devra, aussi, s'interroger sur l'opportunité de réorganiser les territoires pour créer des collectivités nouvelles capables d'administrer, convenablement, leur population et de gérer, elles-mêmes, leurs activités publiques.

Au delà des appels de campagne et d'une élection biseautée, les réformes fondamentales relatives à la gouvernance locale s'imposeront inévitablement.

Si les politiques persistent dans leur inertie, les citoyens bougeront !.

Chère Cousine, je te dis mon attachement républicain.

                                             

                                              ton cousin, Emile 

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