Etre élu reste un élément de distinction
dans la société française.
La charge d'histoire s'y rattachant
positionne ceux qui ont des mandats comme des personnages un peu à part, même si
le fossé se creuse de plus en plus entre les gens et le monde politique.
Bien sûr, de grandes différences de
perception existent entre les conseillers municipaux de petites communes et les
parlementaires ou les maires de grandes villes.
Reste une constante: le sentiment diffus ou
aiguisé que les élus cultivent le secret, fonctionnent entre eux, ne sont pas
assez à l'écoute et, trop souvent, peu disponibles.
S'y rajoute une actualité brûlante depuis
plusieurs années: le fait, pour les mandats importants, de ressentir les élus
comme étant à la merci des forces financières.
Autre élément perturbant nos repères: la
quantité grandissante de gens qui ne croient plus en la représentation
démocratique. Les exemples abondent pour dire qu'ils n'ont pas tout à fait
tort.
Il s'agit donc pour nous de redonner corps
et consistance à cette mission d'élu.
Car, comme le dit Castoriadis, "ce n'est pas
tant le fait de déléguer le pouvoir à des mandatés qui pose problème que celui
du mépris dans lequel est tenu le peuple, jugé incapable de se gouverner
lui-même par une caste de politiciens professionnels qui se font élire grâce à
la manipulation de l'électorat"
Nous parlons bien de mission, c'est-à-dire
de la perception de l'importance de la chose et de l'implication loyale que l'on
doit y apporter.
Il faut donc rétablir la confiance, éviter
la manipulation, ne plus être dans le mépris.
La démocratie n'a de sens que si elle est
interactive, comme à ses fondements, et n'en a aucun si elle n'est qu'une
délégation.
L'engagement que nous pouvons prendre, si
certains d'entre nous accèdent à des fonctions tient en plusieurs points.
Proximité avec les gens.
Disponibilité autant que cela est possible,
la mairie devant redevenir "la maison commune"
Transparence sur les dossiers et les
attitudes.
Communication fréquente.
Compte-rendu de mandats interactifs.
Aller à la "source" en permanence,
c'est-à-dire rechercher sans cesse le débat et l'explication, plutôt que
d'imposer les choses par le haut.
Avoir la force de convaincre, mais à partir
d'arguments, pas en se positionnant comme une autorité.
Expliquer, avec loyauté, les changements de
cap ou de stratégie en cours de mandat s'ils surviennent.
Utiliser la presse avec intelligence, comme
un vecteur pédagogique et non pour des flatteries personnelles.
Chercher à élever le niveau de compréhension
de la population par des annonces claires et en arrêter avec les discours
technocratiques peu perceptibles.
S'engager à remettre l'élu à sa place de
responsable, et donc repositionner les services et les collaborateurs municipaux
à la leur. La seule légitimité étant celle du suffrage.
Ne jamais oublier qu'être élu n'est qu'une
délégation liée au vote. Responsable oui, mais dans la transparence et le
respect des électeurs et de la population.
Revivifier la démocratie passera par ces
attitudes-là. Nous y sommes prêts.
René BURLE, président d’AVEC
Aurillac Ville Eco-Citoyenne avec15@laposte.net
GOUVERNANCE locale (juillet 2013)
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