lundi 9 décembre 2013

De la gouvernance,

Etre élu reste un élément de distinction dans la société française.
La charge d'histoire s'y rattachant positionne ceux qui ont des mandats comme des personnages un peu à part, même si le fossé se creuse de plus en plus entre les gens et le monde politique.
Bien sûr, de grandes différences de perception existent entre les conseillers municipaux de petites communes et les parlementaires ou les maires de grandes villes.
Reste une constante: le sentiment diffus ou aiguisé que les élus cultivent le secret, fonctionnent entre eux, ne sont pas assez à l'écoute et, trop souvent, peu disponibles.
S'y rajoute une actualité brûlante depuis plusieurs années: le fait, pour les mandats importants, de ressentir les élus comme étant à la merci des forces financières.
Autre élément perturbant nos repères: la quantité grandissante de gens qui ne croient plus en la représentation démocratique. Les exemples abondent pour dire qu'ils n'ont pas tout à fait tort.
Il s'agit donc pour nous de redonner corps et consistance à cette mission d'élu.
Car, comme le dit Castoriadis, "ce n'est pas tant le fait de déléguer le pouvoir à des mandatés qui pose problème que celui du mépris dans lequel est tenu le peuple, jugé incapable de se gouverner lui-même par une caste de politiciens professionnels qui se font élire grâce à la manipulation de l'électorat"
Nous parlons bien de mission, c'est-à-dire de la perception de l'importance de la chose et de l'implication loyale que l'on doit y apporter.
Il faut donc rétablir la confiance, éviter la manipulation, ne plus être dans le mépris.
La démocratie n'a de sens que si elle est interactive, comme à ses fondements, et n'en a aucun si elle n'est qu'une délégation.
L'engagement que nous pouvons prendre, si certains d'entre nous accèdent à des fonctions tient en plusieurs points.
Proximité avec les gens.
Disponibilité autant que cela est possible, la mairie devant redevenir "la maison commune"
Transparence sur les dossiers et les attitudes.
Communication fréquente.
Compte-rendu de mandats interactifs.
Aller à la "source" en permanence, c'est-à-dire rechercher sans cesse le débat et l'explication, plutôt que d'imposer les choses par le haut.
Avoir la force de convaincre, mais à partir d'arguments, pas en se positionnant comme une autorité.
Expliquer, avec loyauté, les changements de cap ou de stratégie en cours de mandat s'ils surviennent.
Utiliser la presse avec intelligence, comme un vecteur pédagogique et non pour des flatteries personnelles.
Chercher à élever le niveau de compréhension de la population par des annonces claires et en arrêter avec les discours technocratiques peu perceptibles.
S'engager à remettre l'élu à sa place de responsable, et donc repositionner les services et les collaborateurs municipaux à la leur. La seule légitimité étant celle du suffrage.
Ne jamais oublier qu'être élu n'est qu'une délégation liée au vote. Responsable oui, mais dans la transparence et le respect des électeurs et de la population.
Revivifier la démocratie passera par ces attitudes-là. Nous y sommes prêts.
René BURLE, président d’AVEC
Aurillac Ville Eco-Citoyenne avec15@laposte.net

GOUVERNANCE locale (juillet 2013)

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