mercredi 15 octobre 2014

Une année expérimentale pour le Mouvement citoyen AVEC (pays d'Aurillac)

AVEC est un mouvement citoyen.
Il est important de s'attarder sur ces deux mots: mouvement et citoyen. Le premier nous interdit l'immobilité.
A la recherche de l'équilibre dans l'action, en veille permanente de tous les curseurs politiques, à l'écoute de tous ceux qui sont dans la recherche d'une démocratie vraie. Le second nous impose l'exigence d'un rapport de force à la classe politique et d'une démarche sensibilisatrice auprès des gens. Il veut dire implication.

Pendant cette année de naissance, AVEC s'est cherché, a essayé de trouver des réponses, a creusé le sillon d'une approche différente en politique. Plusieurs constats peuvent être faits.
Le système actuel, au profit exclusif des logiques marchandes nous pousse dans les cordes.Acculés, nous le sommes tous. Partagés par la volonté de comprendre, d'essayer de faire bouger les lignes, nous nous heurtons aux limites forgées par la société actuelle: le repli sur soi, le dégoût de la chose politique, l'acceptation comme quoi rien ne peut plus changer, et j'en passe...
Cela nous renforce dans un axe d'action qui est consubstantiel à notre existence: l'éducation populaire.
Un bien grand mot pour dire à quel point il est majeur d'expliquer, de sensibiliser, de donner aux gens les clés pour comprendre. Travail d'autant plus nécessaire que l'aliénation par les médias ambiants, véritables machines à ramollir les cerveaux est féroce.
Comprendre pour se désintoxiquer, comprendre pour se désaliéner. Là est notre rôle, parmi d'autres.
Dans les cordes, nous le sommes aussi, car notre volonté d'agir se heurte aussi à la notion de durée.
Il faut des résultats pour baliser le chemin, mais l'évolution et la perception des uns et des autres prend du temps.
Nous subissons aussi le champ de ruines du militantisme. Partis, syndicats et même associations ont du mal à agréger au tour d'eux. Il faudra vraiment une prise de conscience de l'importance de la citoyenneté dans le jeu politique avant que les gens retrouvent le goût de cet investissement. Dernière parmi ces constatations: l'importance des scrutins locaux ressentis, quelles que soient les critiques d'un système à bout de souffle, comme des moyens d'expression et le vide qui s'ensuit une fois l'élection passée. Comme si l'idée que la politique ne se résume pas aux élections est une belle idée, mais difficile à faire entrer en pratique.

Nos outils ont permis, des classiques plénières aux cafés citoyens, innovants sur Aurillac, beaucoup de rencontres et de contacts. Qu'en reste t-il ? Un peu moins de 40 adhérents, des sympathisants qui viennent au coup par coup à nos manifestations. Une présence parcellaire dans la presse, quelques écrits fondateurs ou prenant partie et faisant des analyses ajustées à la situation d'aujourd'hui. Une envie d'élargir les cercles, une volonté de faire bouger les lignes, d'être présents dans le débat et de ré-activer la démocratie directe.

Nous avons à nous poser la question de notre efficience. Comment pouvons-nous être efficaces?
Face aux logiques partisanes, notre volonté de travailler avec tous n'a pas été récompensée.
Etant plus sensibles à la prise de conscience qu'à la prise de pouvoir, nous en subissons évidemment les effets.
Une vérité se fait jour. A l'instar de ce qui s'est passé à St Paul des Landes et de quelques exemples parcellaires en châtaigneraie et ailleurs liés à nos implantations personnelles, nous pouvons servir de levier à des initiatives, les aider à se structurer et à s'imposer dans le débat public. A ce point de la discussion, ne faut-il pas envisager l'essaimage d'AVEC sur l'ensemble du pays d'Aurillac?

Notre posture, dans un rapport à la politique à ré-inventer, n'est pas des plus simples.C'est un laboratoire. Nous avançons et essayons de creuser les meilleures réponses. Certains souhaitent que nous établissions une charte. Pourquoi pas? Ne pas nous figer, mais écrire de grands principes.
Mais ils doivent aller avec un pragmatisme et une adaptation aux situations.

Quels doivent être les pivots de nos interventions? Il peut y en avoir plusieurs.
Continuer de labourer la réflexion dans le champ de l'éducation populaire avec nos 3 outils que sont les plénières, les cafés, les ateliers. Donnons déjà l'exemple d'une association ouverte et transparente, riche d'analyses, de débats et de propositions. En permanence tournée vers le partenariat et les échanges. Essayant chaque fois que possible de partager avec d'autres des projets communs. Etre en phase avec les luttes locales, et apporter notre pierre.
Dénoncer les pratiques et les postures qui nous paraissent condamnables sans complaisance.
Proposer d'autres alternatives en relation avec d'autres.

La démocratie est malade. L'espace perméable où nous pouvons être utiles, c'est le terrain local.
Les réseaux qui se constituent peuvent permettre un jour une réponse plus globale.

Nous l'avions dit dans nos premiers écrits de présentation. Même si cela n'est pas toujours suffisant, agir reste un bon remède à l'amertume

AG AVEC 14 oct 2014

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