Non bis
in idem
La loi de
réforme des collectivités territoriales du 17 mai 2013 fixe les
modalités des prochaines élections municipales de mars 2014.
Elle précise
que les communes de plus de 1000 habitants éliront leur conseil municipal au
scrutin de liste paritaire, selon un système majoritaire à deux tours.
Les communes
moins de 1000 habitants conservent un
système nominal majoritaire à deux tours.
Les électeurs
pourront, ainsi, choisir, selon la tradition républicaine, leurs
représentants pour gérer les affaires communales. Du moins le croient-ils ……
Car, en
réalité, ces élus du suffrage universel se défausseront d’une grande partie de leurs compétences pour
les déléguer à une instance supra communale. Ce tour de passe-passe privera les
citoyens des moyens d’un contrôle direct sur une instance décisionnelle sans légitimité
et éloignée d‘eux.
Ils seront
dupés….
La loi du 17 mai 2013 crée la confusion et
abuse les citoyens en indiquant que chaque bulletin de vote comportera deux
parties, celle des candidats au conseil municipal et celle des candidats au
conseil communautaire.
Un
seul vote ne peut faire deux élections…non bis in idem …!
La règle
démocratique se trouve bafouée dés lors que l’élection des conseillers
communautaires ne se fonde pas sur un libre choix, mais sur un choix de
candidats imposés, liés à une liste municipale.
Cette élection, acquise par ricochet, ne saurait
prétendre à la légitimité que donne le suffrage universel direct
Comment réagir ? Cette loi
« trompe couillons » du 17 mai
2013 soulève plusieurs problèmes.
Celui de l’organisation territoriale.
Celui de l’organisation politique.
Celui des caciques du système.
S’agissant
de l’organisation territoriale, la démonstration n’est plus à faire que les communes
telles qu’elles sont, aujourd’hui, ressemblent à des coquilles vides, sans
destin.
Il faut appréhender
une population suffisante dans un territoire adapté pour créer de nouvelles
collectivités capables de gérer, dans de bonnes conditions, les affaires
publiques locales et supprimer la multitude communale.
Dans un
premier temps et nonobstant les propositions de l’atelier « A.V.E.C » sur la
territorialité, les communautés de
communes qui se sont, récemment, constituées pourraient devenir les collectivités
locales basiques de plein exercice. Et, dans ce cas, leur conseil
délibérant serait élu au suffrage universel, au scrutin de liste paritaire
majoritaire à deux tours; la circonscription électorale coïncidant avec le
territoire de la collectivité.
Cette
nouvelle organisation réduirait, sérieusement, le nombre des collectivités
locales, permettrait une gestion plus efficace des affaires publiques,
assurerait une conduite plus cohérente des investissements et une maîtrise plus
responsable des finances, tout en conservant la proximité nécessaire entre le
citoyen et ses élus.
S’agissant
de l’organisation politique, la démonstration n’est plus à faire que les partis
politiques, tels qu’ils fonctionnent aujourd’hui, coupés des réalités et enfermés
dans leurs ambitions ne répondent plus aux attentes des citoyens. Ils constituent, cependant, des institutions
labélisées…
Dénonçons
cette situation.
Refusons
aux partis politiques leur financement public qui ne se
justifie plus, dès lors que ceux-ci n’agissent que pour leurs intérêts
particuliers. La
suppression de ce financement sera un acte de salubrité publique et une source
d’économie pour les contribuables. Les effets pervers de l’aide de l’État
provoquent des conséquences désastreuses et nuisibles à l’exercice d’une saine
démocratie. Le clientélisme, la corruption, la bureaucratie, l’esprit clanique,
le trafic d'influence, l’absence de vision caractérisent le système politique
actuel.
C’est ainsi que
les manœuvres, tractations et magouilles entreprises pour la composition des
listes soumises aux prochaines élections locales et européennes illustrent,
parfaitement, la main- mise des partis, la cuisine des nantis, l’exclusion des
citoyens.
Dénonçons ce
système sclérosé pour le remplacer par des collectifs populaires qui
redonneront au peuple les moyens de s’exprimer, de débattre et de proposer.
(Voir les
conclusions de l’atelier « démocratie partagée ».)
s’agissant des caciques du système, la démonstration
n’est plus à faire que la classe politique s’est organisée selon un mode féodal
dans lequel les tenants du pouvoir forment, des nobliaux locaux aux grands feudataires des mégapoles, une caste
hiérarchisée .
Ils constituent
une communauté d’intérêts, de complicités et d’avantages à laquelle ils
s’accrochent sans partage.
Ils négligent,
fréquemment, l’intérêt général au profit de certains lobbies dont-ils subissent
les influences.
Ils profitent des
prébendes et des privilèges que la République leur accorde, ils en abusent
souvent, notamment, en cumulant diverses fonctions lucratives.
Abolissons ces
privilèges…
Pour que le peuple
souverain ne donne à un élu qu’un seul mandat, mandat renouvelable une seule
fois.
Ainsi, les
responsabilités publiques des différents niveaux de l’organisation territoriale
seront assumées par un plus grand nombre d’élus et concerneront, par là même,
un large panel de citoyens désireux de
s’investir.
Mandat unique
limité dans le temps, rotation des responsabilités créeront des appels
pour impliquer les citoyens dans les affaires publiques.
Face à cette loi
du 17 mai 2013, « trompe couillon », comment se comporter?
Pour ne pas se
faire prendre, il s’agit de :
Démasquer cette loi
scélérate,
Illustrer la légèreté des
communes.
Dénoncer la duperie de l'élection
par ricochet au conseil communautaire.
Décider de voter, le jour venu, pour
les candidats municipaux mais d’invalider les candidats communautaires
d‘une barre rouge sur leurs noms.
C’est une façon de
ne pas tomber dans le panneau…!
Et, dans le même
temps, faire campagne sur des thèmes
généraux positifs:
La réorganisation
territoriale.
La démocratie
partagée.
Le statut de l’élu
et des partis politiques.
À Aurillac, le 13
décembre 2013, Michel
Rocagel
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire