AVEC
est un mouvement citoyen.
Il
est important de s'attarder sur ces deux mots: mouvement et citoyen.
Le premier nous interdit l'immobilité.
A
la recherche de l'équilibre dans l'action, en veille permanente de
tous les curseurs politiques, à l'écoute de tous ceux qui sont dans
la recherche d'une démocratie vraie. Le second nous impose
l'exigence d'un rapport de force à la classe politique et d'une
démarche sensibilisatrice auprès des gens. Il veut dire
implication.
Pendant
cette année de naissance, AVEC s'est cherché, a essayé de trouver
des réponses, a creusé le sillon d'une approche différente en
politique. Plusieurs constats peuvent être faits.
Le
système actuel, au profit exclusif des logiques marchandes nous
pousse dans les cordes.Acculés, nous le sommes tous. Partagés par
la volonté de comprendre, d'essayer de faire bouger les lignes, nous
nous heurtons aux limites forgées par la société actuelle: le
repli sur soi, le dégoût de la chose politique, l'acceptation comme
quoi rien ne peut plus changer, et j'en passe...
Cela
nous renforce dans un axe d'action qui est consubstantiel à notre
existence: l'éducation populaire.
Un
bien grand mot pour dire à quel point il est majeur d'expliquer, de
sensibiliser, de donner aux gens les clés pour comprendre. Travail
d'autant plus nécessaire que l'aliénation par les médias ambiants,
véritables machines à ramollir les cerveaux est féroce.
Comprendre
pour se désintoxiquer, comprendre pour se désaliéner. Là est
notre rôle, parmi d'autres.
Dans
les cordes, nous le sommes aussi, car notre volonté d'agir se heurte
aussi à la notion de durée.
Il
faut des résultats pour baliser le chemin, mais l'évolution et la
perception des uns et des autres prend du temps.
Nous
subissons aussi le champ de ruines du militantisme. Partis, syndicats
et même associations ont du mal à agréger au tour d'eux. Il faudra
vraiment une prise de conscience de l'importance de la citoyenneté
dans le jeu politique avant que les gens retrouvent le goût de cet
investissement. Dernière parmi ces constatations: l'importance des
scrutins locaux ressentis, quelles que soient les critiques d'un
système à bout de souffle, comme des moyens d'expression et le vide
qui s'ensuit une fois l'élection passée. Comme si l'idée que la
politique ne se résume pas aux élections est une belle idée, mais
difficile à faire entrer en pratique.
Nos
outils ont permis, des classiques plénières aux cafés citoyens,
innovants sur Aurillac, beaucoup de rencontres et de contacts. Qu'en
reste t-il ? Un peu moins de 40 adhérents, des sympathisants qui
viennent au coup par coup à nos manifestations. Une présence
parcellaire dans la presse, quelques écrits fondateurs ou prenant
partie et faisant des analyses ajustées à la situation
d'aujourd'hui. Une envie d'élargir les cercles, une volonté de
faire bouger les lignes, d'être présents dans le débat et de
ré-activer la démocratie directe.
Nous
avons à nous poser la question de notre efficience. Comment
pouvons-nous être efficaces?
Face
aux logiques partisanes, notre volonté de travailler avec tous n'a
pas été récompensée.
Etant
plus sensibles à la prise de conscience qu'à la prise de pouvoir,
nous en subissons évidemment les effets.
Une
vérité se fait jour. A l'instar de ce qui s'est passé à St Paul
des Landes et de quelques exemples parcellaires en châtaigneraie et
ailleurs liés à nos implantations personnelles, nous pouvons servir
de levier à des initiatives, les aider à se structurer et à
s'imposer dans le débat public. A ce point de la discussion, ne
faut-il pas envisager l'essaimage d'AVEC sur l'ensemble du pays
d'Aurillac?
Notre
posture, dans un rapport à la politique à ré-inventer, n'est pas
des plus simples.C'est un laboratoire. Nous avançons et essayons de
creuser les meilleures réponses. Certains souhaitent que nous
établissions une charte. Pourquoi pas? Ne pas nous figer, mais
écrire de grands principes.
Mais
ils doivent aller avec un pragmatisme et une adaptation aux
situations.
Quels
doivent être les pivots de nos interventions? Il peut y en avoir
plusieurs.
Continuer
de labourer la réflexion dans le champ de l'éducation populaire
avec nos 3 outils que sont les plénières, les cafés, les ateliers.
Donnons déjà l'exemple d'une association ouverte et transparente,
riche d'analyses, de débats et de propositions. En permanence
tournée vers le partenariat et les échanges. Essayant chaque fois
que possible de partager avec d'autres des projets communs. Etre en
phase avec les luttes locales, et apporter notre pierre.
Dénoncer
les pratiques et les postures qui nous paraissent condamnables sans
complaisance.
Proposer
d'autres alternatives en relation avec d'autres.
La
démocratie est malade. L'espace perméable où nous pouvons être
utiles, c'est le terrain local.
Les
réseaux qui se constituent peuvent permettre un jour une réponse
plus globale.
Nous
l'avions dit dans nos premiers écrits de présentation. Même si
cela n'est pas toujours suffisant, agir reste un bon remède à
l'amertume
AG
AVEC 14 oct 2014
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